Lettre pastorale de Pâques

Québec, Pâques 2020 

Mes bien-aimés dans le Christ,

Jamais auparavant, n’avons-nous connu une fête de Pâques comme celle-ci.

La plupart d’entre nous ne se retrouveront pas autour d’une table pour partager un festin de Pâques avec les membres de nos familles et nos amis parce que la plupart d’entre nous sommes confinés chez nous, d’autres sont atteints de la COVID-19. Les lys de Pâques ne trouveront pas d’acheteurs et les chasses aux œufs de Pâques n’auront pas lieu. Nous ne nous rassemblerons pas dans nos églises pour célébrer la résurrection de Jésus-Christ. De bien des manières, Pâques, cette année, ressemblera plutôt à une prolongation non invitée et non bienvenue de la période du Carême.

Nous vivons présentement un moment déterminant de l’histoire de l’humanité. Cette pandémie met à l’épreuve nos préconceptions individuelles et collectives, notre détermination et nos capacités. Pour certains d’entre nous, c’est peut-être aussi un test de notre foi.

La foi des disciples de Jésus a elle aussi été mise à l’épreuve lorsqu’ils ont été témoins de la mort cruelle et injuste de leur ami, qui, à la fin, est mort seul. Jésus n’a pas blâmé ses amis pour leur très humain manque de foi, mais a plutôt réussi à le restaurer par sa victoire de la vie sur la mort.

La résurrection de Jésus Christ est le moment déterminant de l’histoire de l’humanité. Par la résurrection, Dieu, à travers le Christ, proclame que la mort n’est pas la fin de notre histoire et que toutes choses seront rachetées. Notre espérance pascale est que bien que nous devions voyager ensemble à travers ces ravins de la mort, Dieu est à nos côtés et est même présentement en train de racheter cette calamité pour ses fins divines dans le monde que Dieu aime.

Il peut être difficile de percevoir des signes de rédemption alors que nous vivons à travers un tel fléau. Les disciples de Jésus ont, eux aussi, eu de la difficulté à reconnaître Jésus ressuscité après la catastrophe de sa mise à mort. Mais l’amour rédempteur de Dieu est toujours là, même si les circonstances font qu’il est difficile pour nous de le discerner.

C’est pourquoi, à travers les mots d’un hymne ancien souvent chanté ou déclamé pendant les funérailles chrétiennes, « mais des profondeurs de la tombe monte notre chant : Alléluia, Alléluia, Alléluia. » C’est pourquoi, pendant une Pâques qui ressemble plus à un Carême, nous proclamons encore avec confiance « Alléluia ! Le Christ est ressuscité ! » Et c’est pourquoi, alors que nous vivons dans l’anxiété et l’incertitude pendant cette pandémie, nous répondons avec une espérance confiante et assurée: « Le Seigneur est vraiment ressuscité ! Alléluia ! »

Mgr Bruce Myers OGS

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