Un vaste territoire à desservir

Le diocèse de Québec s’étend sur une superficie approximative de 720 000 kilomètres carrés, soit un territoire plus grand que celui de la France ou de l’Afghanistan. Les frontières diocésaines vont des Îles-de-la-Madeleine à l’est, à Kawawachikamach au nord et aux Cantons-de-l’Est au sud. Les frontières est-ouest sont distantes de près de 900 kilomètres; les limites nord-sud se trouvent à près de 1 100 kilomètres de distance l’une de l’autre. Sur la bordure sud, qui correspond à plusieurs endroits à la frontière entre le Canada et les États-Unis, trois paroisses bénéficient d’un ministère inter-frontalier que nous partageons avec les diocèses du New Hampshire et du Vermont. 

Les grandes agglomérations localisées dans notre diocèse sont Québec, Sherbrooke et Trois-Rivières. Le diocèse est toutefois principalement caractérisé par de multiples petites villes et villages disséminés sur de vastes régions. La plus grande section géographique du diocèse recèle de vastes forêts et vallées peu ou pas habitées, abritant une faune diversifiée qui y vit sans entraves, et présente aussi de nombreux cours d’eau peu ou jamais fréquentés par l’homme, nous donnant une bonne idée de ce à quoi ressemblait la remarquable Création de Dieu il y a quelques siècles.  

Le siège épiscopal est situé dans la pittoresque et historique ville de Québec. C’est là que l’on retrouve les bureaux administratifs du diocèse (Church House) et la résidence épiscopale (Bishopthorpe), localisés dans la cour de la cathédrale Holy-Trinity. La cour de la cathédrale est elle-même située à l’intérieur des murs du Vieux-Québec, arrondissement déclaré site du patrimoine mondial par l’UNESCO.  

Des origines coloniales

Le 28 juin 1793, Jacob Mountain fût nommé premier évêque du tout nouveau diocèse de Québec, instauré par lettres patentes accordées par le roi George III. La présence anglicane dans ce qui est aujourd’hui le diocèse de Québec remonte toutefois à 1759 avec l’arrivée par voie terrestre de forces armées menées par le général Amherst et par voie maritime de la Marine britannique remontant le Saint-Laurent. La première messe célébrée sur le territoire en fut une d’action de grâce, peu de temps après la bataille des Plaines d’Abraham. Le célébrant était le révérend Eli Dawson, aumônier naval, et la célébration s’est tenue dans la chapelle du couvent des Ursulines à Québec.      

Les premières nominations pastorales permanentes furent effectuées en 1768 alors que trois prêtres d’expression française furent envoyés d’Angleterre pour exercer leur ministère au sein des populations civiles de confession catholique romaine de Québec, de Montréal et de Trois-Rivières, dans le but de les convertir. Ce projet fût un échec, mais les nominations à vie de ces trois premiers prêtres ralentirent considérablement le développement des services pastoraux anglicans jusqu’à ce qu’en 1789, Charles Inglis, évêque de Nouvelle-Écosse, se rende en visite au Québec, qui faisait alors partie de son vaste diocèse établi deux ans plus tôt. Il rassembla les membres du clergé desservant alors le Haut et le Bas-Canada et nomma des commissaires à l’administration respective de chaque secteur. Les premiers efforts de supervision de ce qui constitue aujourd’hui le diocèse de Québec remontent à cette époque. 

Le diocèse de Monseigneur Mountain s’étendait du Nouveau-Brunswick et du Labrador jusqu’aux rives du Lac Supérieur. Plusieurs subdivisions s’ensuivirent, débutant en 1839 avec l’établissement du diocèse de Toronto, pour se terminer en 1850. Ainsi, le diocèse de Québec, à un certain moment, était composé du territoire des diocèses de Toronto, d’Huron, d’Ottawa, d’Algoma, de Niagara et de Montréal. Il constitue, encore aujourd’hui, l’un des plus vastes diocèses au Canada.  

Depuis 1793, le diocèse a été dirigé par treize évêques. Les trois premiers furent nommés par la Couronne; le premier à être élu fut James William Williams, en1863. La Société d’Église du diocèse de Québec, créée en 1842, est l’une des deux sociétés de ce type toujours en existence au Canada. Elle agit en tant que société missionnaire et fournit un soutien important à la vie et au travail de l’Église au Québec. Le Synode diocésain, notre organe de gouvernance, existe depuis 1859. 

Les ressources attitrées à l’éducation théologique ont été mises en place en 1828, et à partir de 1845, une succession impressionnante de prêtres ont gradué de la Faculté de théologie de l’Université Bishop’s. Cette faculté a volontairement fermé ses portes lorsque le Synode général a suggéré que l’éducation théologique ne soit donnée qu’à partir de quelques localités spécifiques à travers le pays. Depuis 2008, le diocèse de Québec s’est donc associé avec le Montreal Diocesan Theological College (Séminaire diocésain de Montréal), affilié à l’Université McGill.

Le diocèse aujourd’hui 

Le diocèse est constitué d’environ 65 congrégations, desservant une population anglicane d’approximativement 4 000 âmes. Quelques-unes de ces congrégations ne célèbrent la messe qu’une fois par année et certaines ne sont actives qu’au cours de l’été.

Le diocèse compte actuellement environ 25 prêtres assistés de plusieurs diacres et ministres laïques. La plupart des vicaires sont responsables de paroisses s’étendant sur plusieurs localités, et certains pasteurs exercent leur ministère sur une base non-rémunérée. 

Les personnes d’expression anglaise ne représentent que 2 % de la population de la grande région métropolitaine de Québec, selon les données recensées. Le français est la langue utilisée le plus couramment sur le territoire du diocèse, bien qu’on puisse y retrouver d’importants regroupements d’anglophones dans les Cantons-de-l’Est, sur la Côte-Nord et aux Îles-de-la-Madeleine. La population de la paroisse de Kawawachikamach, à proximité de la frontière du Labrador, utilise principalement la langue naskapi.    

La religion catholique romaine est, de loin, la principale foi chrétienne pratiquée au Québec; historiquement, les relations entre les églises anglicanes et catholiques au Québec ont toujours été solides et chaleureuses – et elles le sont toujours aujourd’hui. L’approche œcuménique n’est pas seulement une directive de l’Évangile, c’est aussi, dans notre diocèse, une question de survie. Nous travaillons donc étroitement avec les autres églises présentes sur notre territoire, développant des relations de collaboration avec des traditions aussi diverses que l’Église unie du Canada et l’Église syriaque orthodoxe du Canada. 

Alors que la société québécoise accueille de plus en plus d’immigrants d’ethnies diverses, nous tentons aussi d’établir des relations avec les communautés de traditions religieuses différentes venant s’installer ici, comme les pratiquants du judaïsme ou de l’Islam.