Lettre pastorale de Pâques

Chers amis, chères amies,

Plus que jamais auparavant, cette Pâques donne l’impression d’une véritable résurrection. Après ce qui équivaut à une saison de Carême ayant duré plus d’un an, nous commençons enfin à émerger de l’obscurité et de la mort engendrées par la pandémie de COVID-19. Les vaccinations sont en cours de déroulement. Les restrictions se relâchent. Et, contrairement à l’année dernière, plusieurs d’entre nous ont maintenant la possibilité de nous rassembler dans nos églises pour célébrer la victoire décisive du Christ dans la lumière et la vie. Les choses commencent à revenir à la normale. Mais devraient-elles?

Au début de la pandémie de COVID-19, Sonya Renee Taylor a écrit le poème suivant:

Nous ne reviendrons pas à la normale.
La normalité n’a jamais existé.

Notre existence pré-corona n’était pas normale
alors que nous avons normalisé la cupidité,
l'injustice, la débilitation, l’épuisement,

l'extraction, la déconnexion, la confusion, la rage,
la thésaurisation, la haine et la pénurie.

Nous ne devrions pas avoir envie de retourner là, mes amis.
On nous offre la possibilité d’assembler un nouveau vêtement.
Un vêtement qui conviendra
à toute l’humanité et à toute la nature.


 L’opportunité qui nous est offerte est d’assembler un nouveau vêtement, pas simplement de réparer les déchirures révélées ou agrandies par la pandémie. Confectionner un tout nouveau vêtement prend plus de temps et d'efforts qu’un travail de rapiéçage, mais ce qui en résulte est plus durable. Peut-être Jésus présentait-il un défi similaire à ses auditeurs lorsqu’il a dit: « Personne ne coud une pièce d’étoffe neuve à un vieux vêtement; sinon le morceau neuf qu’on ajoute tire sur le vieux vêtement, et la déchirure est pire. »

Jésus n’est pas venu prêcher une approche fragmentaire visant à faire du monde un endroit un peu moins misérable pour vivre nos existences. Il est venu proclamer un royaume de justice et de paix complètement transformé – un royaume qui renonce à la litanie de maux normalisés que Taylor décrit dans son poème et qui embrasse plutôt leurs opposés: générosité, équité, repos, intendance, restauration, communauté, clarté, paix, partage, amour et abondance.

« Sans précédent » est peut-être l’expression la plus utilisée de la pandémie. Mais les conséquences de la COVID-19 nous offrent une opportunité sans précédent – mais bien éphémère – en tant qu’individus, familles, communautés, églises, sociétés et famille mondiale, d’assembler un nouveau vêtement du type que Jésus propose: « qui conviendra à toute l’humanité et à toute la nature. » Ou nous pouvons simplement essayer de rafistoler les choses dans l’espoir de restaurer une normalité qui n’a jamais existé, et risquer que des déchirures plus graves se manifestent dans notre tissu collectif à l’avenir.

Alors, puisque nous commençons enfin à « retourner à la normale » alors que Pâques approche, comment allons-nous nous y prendre?

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