Dans les petits pots les meilleurs onguents

DE L’ÉVÊQUE

Par Mgr Bruce Myers OGS

Le mois dernier, quelques-uns d’entre nous du diocèse de Québec ont eu l’occasion formidable de faire une brève visite au diocèse de Moray, Ross et Caithness au sein de l’Église épiscopale écossaise.

Entre 2009 et 2015, nos deux diocèses, ainsi que le diocèse de Bujumbura au Burundi, ont été liés par un accord officiel d’association dûment régi par une convention signée par les évêques diocésains de l’époque. Même si cette entente a pris fin il y a quelques années, les liens d’affection entre nos diocèses ont été maintenus et pour la première fois, j’ai eu l’opportunité de rendre visite à nos frères et sœurs écossais anglicans. J’y ai rencontré une famille diocésaine et un ministère contextuel très semblables au nôtres au Québec.

Moray, Ross et Caithness constitue—selon les standards britanniques—un diocèse géographiquement vaste, couvrant le quart nord de l’Écosse continentale (qui elle-même pourrait s’insérer neuf fois dans le territoire du diocèse de Québec). Les quelque 40 congrégations du diocèse sont éparpillées dans l’étendue des Highlands écossais, et desservies par une vingtaine de membres du clergé, dont moins de la moitié œuvrent à temps plein et dont la plupart officient auprès de plusieurs congrégations. Un service religieux typique réunit de 10 à 20 fidèles, en partie parce que les anglicans ne représentent qu’une infime minorité en Écosse, qui bien qu’historiquement chrétienne, se sécularise rapidement. Ce tableau vous semble-t-il familier?

L’un des constats que j’ai pu faire en Écosse, c’est que ce bien que les anglicans de Moray, Ross et Caithness soient peu nombreux, ils compensent largement au niveau de leur foi—un autre trait commun entre nos diocèses. Les personnes qui composent le corps du Christ dans nos diocèses respectifs sont extrêmement engagées et profondément fidèles, même si leur nombre est restreint.

Il y a quelques semaines, l’évangile du dimanche nous rappelait qu’une foi de la taille d’un grain de moutarde (« la plus petite de toutes les semences ») peut accomplir des choses significatives et importantes pour nous permettre de découvrir le royaume de Dieu parmi nous.

Dans cette même lecture de l’Évangile, les disciples de Jésus le priaient « d’augmenter notre foi! ». Ils n’ont pas dit: « Augmente l’assistance! ». Nous souhaiterions bien sûr que davantage de personnes se joignent à nos églises. Cependant, nous cherchons également à nourrir la foi de ceux qui font déjà partie de nos églises locales et à vivre cette foi chaque jour, bien qu’ils soient peu nombreux.

Jésus nous encourage quand il dit que la petitesse ne limite pas notre potentiel de réaliser de grandes choses pour la venue du royaume de Dieu. Et ça, c’est une bonne nouvelle pour les anglicans vivant dans des endroits comme le Québec ou les Highlands d’Écosse. Comme l’a récemment déclaré Stephen Conway, évêque de l’Église d’Angleterre, « L’église ne laisse pas sa faible fréquentation l’empêcher d’être un phare pour la communauté et un lieu vers lequel les gens se tournent pour obtenir soutien et encouragement. »

Alors que notre propre famille diocésaine du Québec se réunira en Synode plus tard ce mois-ci, nous entendrons conter comment certaines de nos petites congrégations de l’est et du centre du Québec ont été des lieux de soutien et d’encouragement pour leurs communautés. J’espère que tout notre diocèse sera encouragé à son tour que même le plus petit effort de foi sera béni de Dieu et qu’il pourra porter fruit pour la venue du royaume de Dieu.

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