Synode général, réalisations et mariage

DE L’ÉVÊQUE

Par Mgr Bruce Myers OGS

Pendant une semaine en juillet dernier, des centaines de personnes de partout au pays se sont réunies à Vancouver pour le 42ème Synode général de l’Église anglicane du Canada.

Les rassemblements d’églises nationales comme notre Synode général sont souvent décrits comme « un mélange d’assemblée législative, de Réveil spirituel, de marché public et de réunion de famille » — et toutes ces descriptions correspondent plutôt bien à ce qui s’est déroulé lors de nos longues journées bien remplies à Vancouver.

Plusieurs réalisations importantes sont à signaler. Notre église a officiellement présenté des excuses pour les abus spirituels infligés aux membres des Premières nations, aux Inuits et aux Métis au cours de l’ère de l’expansion coloniale, en particulier par le biais du système de pensionnats indiens. Nous avons autorisé la création de nouvelles structures destinées à faire avancer l’autodétermination des peuples autochtones au sein de notre église. Nous avons choisi un nouveau primat, l’archevêque Linda Nicholls. Nous avons réaffirmé notre engagement en faveur de l’unité de l’église, en particulier dans nos relations avec les luthériens et avec l’Église Unie du Canada. Des liens interreligieux importants ont été renforcés avec les juifs et les musulmans.

Le Synode général a également poursuivi ses discussions sur la question de savoir s’il fallait modifier le droit canonique de notre église concernant le mariage afin d’y inclure les couples de même sexe. Bien que la proposition d’approuver le mariage entre personnes de même sexe au sein de notre église ait reçu le soutien de plus de 70% des membres du Synode général — y compris tous les membres du diocèse de Québec — elle n’a pas obtenu le nombre de voix requis parmi les évêques, et la motion a donc été défaite.

Cette décision a profondément blessé de nombreuses personnes au sein de notre église, en particulier un nombre important de chrétiens LGBTQ2S+ qui ont été et qui sont encore de fervents membres et leaders dans toutes les expressions possibles de l’Église anglicane du Canada, y compris dans le diocèse de Québec.

Après la décision du Synode général, mes confrères évêques et moi-même avons émis une déclaration reconnaissant que, même si nous ne sommes pas du même avis sur la question spécifique du mariage entre personnes de même sexe, nous sommes néanmoins « en train d’évoluer ensemble de manière à laisser à chaque diocèse et à chaque juridiction de notre église la latitude de procéder avec le mariage entre personnes de même sexe en fonction du contexte et des convictions qui leur sont propres, un processus parfois décrit comme « l’option locale ». »

En tant que membres du diocèse de Québec, nous aurons bientôt l’occasion de discuter des conséquences des délibérations du Synode général sur le mariage entre personnes de même sexe lorsque nous nous rassemblerons pour notre propre Synode en novembre prochain. Ce ne sera pas la première fois que nous aborderons ce sujet en tant qu’église diocésaine. En 2007, le Groupe de travail diocésain sur la sexualité humaine avait tenu une vaste consultation portant spécifiquement sur le mariage entre personnes de même sexe. En 2012, notre Synode diocésain a autorisé la bénédiction de ces unions.

Dans le cours de ses discussions, le Synode général a adopté sans équivoque une série d’affirmations importantes. Nous avons convenu qu’il existe actuellement « une diversité d’interprétations et d’enseignements sur le mariage au sein de l’Église anglicane du Canada, et nous reconnaissons la fervente intégrité avec laquelle ces interprétations et enseignements sont tenus ». En même temps, nous affirmons « notre engagement à présumer de la bonne foi de ceux et celles qui ont des interprétations et des enseignements différents et qui tiennent à en maintenir la présence au sein de l’église. »

Ma prière est que ces affirmations puissent nous guider dans toutes les conversations que notre synode diocésain pourrait avoir sur le sujet du mariage entre personnes de même sexe, de sorte que nous nous traitions les uns les autres « en toute humilité et douceur, avec patience, nous soutenant les uns les autres avec amour, en ayant soin de maintenir l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. » (Éphésiens 4: 2-3).

Précédent
Le diocèse accueille quatre nouveau membres de l’équipe
Suivant
Voter selon sa foi